[Concours B&B] Capucin

L'origine du conflit.

Sous une lune ronde qui répandait sur la province ses rayons frais, les villageois d'Amakna dormaient paisiblement dans la chaleur des chaumières. La taverne abreuvait ses derniers aventuriers, et la plupart d'entre eux s'en était déjà retourné auprès de leur famille pour passé la nuit.
A quelques toits de là, traversant un passage sombre, Lakraîme Shuya, la générale en chef de la garnison d'Amaknaavait l'impression,en écoutant le bruit sourd de ses propres pas courant sur le chemin de terre, d'être la seule personne encore éveillée, et elle commençait à croire qu'elle ne mettrai jamais la main sur l'individu qu'elle cherchait.
Le cri étranglé et le cliquetis de métal qu'elle entendit en arrivant près de la place de la fontaine effacèrent ses doutes. Elle força l'allure.

- Qui es-tu ? Parle !
- Calme toi Jiva, tu vois bien que ce n'est qu'un pauvre vieillard. Rengaine ton épée veux-tu ?

Le jeune soldat obéit en faisant la grimace; il retira son épée de sous la gorge du vieil homme, mais sa main restait agrippée au col poussiéreux du captif, le retenant soulevé contre le pilier de la fontaine. Le regard perçant de ce dernier sondait le sien.

- Khover,Edgwe, montez la garde, je me charge de le fouiller, tonna le capitaine.

Les deux autres soldats s'exécutèrent aussitôt et se fondirent dans la nuit, empruntant des directions opposées. Une bougie vacillante se réveilla derrière une haute fenêtre. Le vieux ne prononçait pas un mot.
Le capitaine Yhan s'avança près de lui. Son charisme avait fait de lui, auprès des jeunes filles comme pour les soldats qui le côtoyaient, le personnage le plus admiré d'Amakna. Les jeunes archers sous ses ordres s'entraînaient toute la journée pour espérer atteindre un jour sa précision. Même ses supérieurs voyaient en lui le futur général en chef de la garnison. De son coté, Yhanne l'aurait voulu pour rien au monde. S'il prenait la place de la général Lakraîme, qui sait s'il pourrait continuer à la voir aussi souvent...

- Quel est votre nom ? demanda t-il sans forcer la voix, se préparant à le fouiller.

Au grand étonnement des deux hommes, cette fois-ci le vieux répondit aussitôt :

- Je suis Hyrkul, co-directeur de la bibliothèque d'Amakna, décoré par le conseil des anciens, dont je suis membre perma...

Frappé de surprise, Jiva le lâcha et s'empressa de s'excuser pour sa brutalité tout en l'aidant à se relever. Il avait l'impression qu'on l'avait forcé à commettre une faute. Les sages partageaient le pouvoir avec les soldats depuis le nouveau régime, et qu'il fasse parti du conseil signifiait qu'il appartenait aux plus hautes sphères.

- Pourquoi ne vous êtes vous pas présenté lorsque l'on vous a interpellé ? s'indigna Yhan, sans grande conviction toutefois, soudain attiré par un objet étrange qui venait de tomber de la poche du sage et qu'il ramassa discrètement dans l'eau de la fontaine.
- Pardon si je n'ai pas votre l'ouie aussi fine que la votre jeune capitaine...

Un bruit de fracas leur fit tourner la tête en direction de l'obscurité. Khover s'effondra et une silhouette féminine se dessina devant eux. Le sage sourit, dévoilant ses dents usées. Sa voix se fit plus forte :

- Dans quelle situation je me mettrai pour vous ma générale !

En effet, celle-ci paraissait surprise de voir les trois hommes dans de telles postures. Sa colère perça aussitôt :

- Soldat Yhan, votre ronde n'est t-elle pas fini en cette heure tardive ? Le dieu Xélor ne doit pas vous porter en grande estime... Bien, je vous informe qu'elle l'est depuis dix bonnes minutes, rappelez vos hommes promptement, je m'occupe du reste.
Les deux soldats étaient abasourdis. Elle cachait bien mal son jeu pour que le capitaine ne comprenne qu'elle avait rendez vous avec le sage en dehors des bureaux, et il avait beau se creuser la tête pour tenter de comprendre pourquoi, il n'y parvenait pas. En outre, il était toujours déçu quand elle l'appelait " soldat ", elle était la seule pour qui il n'était pas le grand capitaine renommé, et cela le touchait autre par que dans son orgueil.
- Bien ma générale, si jamais vous avez besoin de qu...

Sous le regard noir de sa supérieure, il interrompit sa phrase et s'empressa de quitter les lieux, suivi de près par Jiva.

Une fois seuls, elle dévisageale vieillard. Son air malicieux et ses yeux cernés à l'excès qui continuaient de pétiller l'écoeurait. Elle ne l'aimait pas.

- J'espère que vous n'avez pas oublié la chose qui me force à vous rencontrer.
- Ne vous inquiétez pas, j'ai la situation en main, ricana t-il.
- Bien, nous devons alors nous rendre à l'auberge comme il était convenu à l'origine sans plus tarder.

Elle n'était pas sur d'avoir bien compris la phrase du sage, et opta finalement pour de l'ironie. Ils disparurent à leur tour.

Le capitaine Yhan, après avoir réveillé Khover grâce à quelques potions, fit le point sur la situation. Il n'arrivait pas à trouver un fil conducteur. La réaction de la générale, ce rendez-vous avec un fuyard, qui de plus se trouve être un vieil homme de très haut rang... Jiva semblait aussi perplexe que lui.

- Peut-être devrions nous retrouver Edgew, vous avez bien fait de les faire suivre capitaine, même si cette histoire nous dépasse, nous devons rendre cet objet que vous tenez au sage, n'est ce pas ?
Il eu un rictus en pointant son doigts sur l'étrange artefact. Yhan regarda à son tour l'objet qui lui chauffait les mains. Il ressemblait à un½uf de dragodinde. D'étranges sigles anciens reluisaient à la surface d'une lueur bleutée. Une rune magique sans aucun doute.
- Mon capitaine ? s'enquit Jiva en voyant ses yeux d'habitude si perçants, égarés quelques part au dessus de ce qu'il portait au creux de ses mains.
- Tu as raison, en route. Aidons Khover à marcher, il est encore un peu dans les vapes.

Sur le perron de la taverne, la lanterne éclairait quatre personnes. Khigie Malibou, dont la famille servait les meilleurs breuvages depuis des générations déjà, était devenu une personne de confiance. A force de côtoyer tout les villageois, elle avait fini par apprendre tous leurs secrets, et elle savait les garder; une garantie pour son commerce. Elle avait les mains posées sur les épaules d'un jeune et frêle garçon dont le teint était plus blanc que de la laine de boufton. Elle parlait avec la générale qui jetait des coups d'½il inquiets autour d'elle. Le sage attendait patiemment un peu à l'écart.
Yhan avait entendu parler du frère de la générale. Pheïné était son unique famille, et était atteint d'une maladie de naissance incurable. D'après certain, Khigie lui servait de nourrice et Shuya était devenue générale dans l'espoir qu'un jour elle pourrait le guérir: on l'avait déjà vu certain soir, très déprimée, à moitié endormie sur une table de la taverne, seule. Pourtant chaque matin elle repartait plus déterminée que jamais. Et Pheïné attendait.
Caché derrière un buisson, le capitaine et ses trois hommes ne percevaient qu'un murmure de la conversation. Il n'eurent pas à attendre bien longtemps avant que Khigie ne retourne à l'intérieur, laissant Pheïné aux soins de sa soeur. Un mauvais pressentiment traversa l'esprit de Jiva quand il crut voir le vieux fixer de ses yeux rieurs leur direction, mais il n'était pas sur d'avoir bien vu. Il comprit aussi que son capitaine n'allait pas rendre l'artefact ce soir, quand ils partirent et qu'il ne broncha pas.
Avec toute la perspicacité dont il faisait preuve, Yhan n'aurait pu envisager qu'ilaurait été préférable pour lui qu'il ne les suive jamais. Ils partaient à l'ouest... beaucoup trop loin à l'ouest.

Il fallait partir, c'était sa condition. Pour le bien de son trésor le plus précieux, elle aurait accepté n'importe laquelle, de condition. Elle n'était cependant pas à l'aise. La fatigue s'accumulait, et traverser les montagnes et les forêts n'allait pas être de tout repos. Pire, l'état de son frère l'inquiétait, les trois jours de marche qui séparait Amakna du lieu dont Hyrkul parlait risquait de le faire succomber avant qu'ils n'aient eu le temps d'appliquer le remède.
A l'aube du troisième jour, extenuée, elle ne vit pas la masse de roche s'abattre sur elle. La flèche qui siffla à ses oreilles et qui vint réduire à l'état de gravas la jambes du colosse de pierre lui dévoila la présence de Yhan. Elle ne fut même pas fâchée. Elle demanda, plus heureuse de parler à quelqu'un que pour l'information elle même qui est-ce qui gardait Amakna si le capitaine n'assurait pas se fonction. Celui-ci répondit qu'il était plus important de prendre soin de la générale pour qu'elle revienne protéger sa province que de diriger une troupe qui s'en sortait très bien tout seule. Jiva leva un sourcil en entendant ça, deux pas derrière eux. Le comportement de son capitaine commençait à l'intriguer. Il fut le seul à ne pas pousser de soupir de soulagement lorsque Hyrkul, moins heureux qu'à l'accoutumée proposa de reprendre des forces avant le dernier jour. Lui aussi paraissait légèrement inquiet.

Ils avait tardés, mais finalement Hyrkul crut jusqu'au bout à sa victoire. Le dernier ½uf de Bolgrot allait enfin être ramené à Brâkmar, et non garder dans la petite province d'Amakna où l'on ne savait pas apprécier leur puissance. Lui qui avait posé la première pierre de la future plus grande ville de la région savait ce qu'apportait le pouvoir. L'ordre la justice, tout cela aveuglait les gens, pour le faire supporter le quotidien. Il avait passé sa vie a étudier les livres et quand il fut nommé membre de l'ordre pour surveiller les ½ufs, il avait su, comme une évidence, qu'ils ne pouvaient être cloîtrés dans un coffre. Cela risquait d'affecter leur pouvoir. On ne gagne en pouvoir que lorsqu'on exerce son pouvoir, voila la vérité. Comme le légendaire dragon l'avait fait avant lui, il devait faire un sacrifice pour atteindre le Pouvoir. Mais pas lui, il était trop prudent pour risquer quelque chose de semblable de ses propres mains. C'est pour cela qu'il avait rit aux éclatsen découvrant la lettre de la générale qui lui demandait de prendre involontairement son frère pour appât.
Yhan ce soir là, dans un champs un peu àl'écart du feu où s'entretenait le grouperéussit à faire succomber Shuya. Yhan, qui était lui même sous l'emprise de l'½uf qu'il serrait contre lui depuis trois jours. Les neuf flèches qu'il lui planta dans le torse volèrent l'étincelle de vie qu'elle gardait pour son frère. Sa frénésie s'arrêta tout de suite après, suivie de sa vie, quand Jiva se lança sur lui et lui trancha la gorge de son épée, détruisant ainsi les plans du vieux sage. Personne ce soir là ne réunit les ½ufs après le meurtre. Jiva ordonna à Edgew et à Khover d'arracher les ½ufs au vieillard, de tenter de trouver une rivière etde les jeter un par un dedans et que s'il ne le faisait pas, il viendrait couper lui même la tête des corrompus. Hyrkul parvint à s'enfuir jusqu'à Brâkmar et se promis de retrouver un jour Jiva pour lui faire payer. Jiva, quant à lui, accompagné de Khover et de Edgew, s'exila au nord, loin d'Amakna. Il n'osait y remettre les pieds après avoir tué le capitaine que tout le monde aimait. Pheïné, que Jiva tenta de soigner, mourut peut de temps après. Ils construisirent la ville de Bonta en prônant l'ordre et la justice, bientôt rejoint par tous les aventuriers qui entendaient parler de cette ville naissante et qui en admirait le blason.
Les ½ufs furent ainsi dispersés, Bonta fit face à Brâkmar dont le pouvoir ne cessait de croître et la lutte entre ses grandes puissances, même si elle a évolué depuis, fait encore rage de nos jours.
Sache,voyageurs à qui je conte cette histoire, que le réel pouvoir de ½ufs ne vient pas d'eux même, mais de ce pour quoi tu les utilises...

L'hymne de Bonta

Sortons épées, marteaux, bâtons; quittons les champs !
Ne sentons nous pas cette ardeur gonfler nos veines,
Et ce vent qui nous pousse jusqu'à en perdre haleine,
Qu'on soit Sram ou Féca, allons grossir les rangs !

Sur Brakmar compagnons !
Gardons toujours espoir !
Sus à Brakmar soldats !
Pour Bonta et sa gloire !

Dissoudre la décadence nous avons pour devoir,
Qui s'étend au sud, sous les landes de Sidimotte.
En frappant des derrières nous userons nos bottes,
Pas plus tard que ce soir, Brakmar la sombre va choir.

Sur Brakmar compagnons !
Gardons toujours espoir !
Sus à Brakmar soldats !
Pour Bonta et sa gloire !

Pour nos familles, nos chaumières, que nous aimons tant,
Pour que nos enfants puissent jouer comme des tofus,
Pour le bonheur qui règne ici, unissons nous,
Solides comme les pierres qui fondent nos hauts murs blancs.

Sur Brakmar compagnons !
Gardons toujours espoir !
Sus à Brakmar soldats !
Pour Bonta et sa gloire !

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