[Fiction] Le sang de la gloire, par sardaucar
« Qu'est ce qui différencie les Hommes des créatures de la nuit ? Leurs désirs. En ce monde le plus grand désir est la gloire et la plus grande gloire est la possession des DOFUS. Ceux-ci sont la malédiction de cette terre et les Hommes sont leurs proies, à moi de les libérer ».
Le rideau de pluie masquait la sombre clairière. Tandis que la tempête atteignait son apogée, la foudre frappa quelques mètres à coté du vieil arbre. La lueur blanche éclaira un instant l'ancestrale écorce, et même ses replis les plus sombres virent la lumière avant de tomber à nouveau dans l'oubli séculaire. L'oeil, lui, n'avait nul besoin de l'éclair pour briller d'un jaune maléfique, le même jaune des dragons. Ainsi, la légende disait vrai, ainsi cette chose possédait un de ces oeufs maudits par les Dieux eux mêmes.
- "Pat, j'le sens pas ce combat."
Les mains de l'Eniripsa tremblèrent tandis que la fureur des cieux se déversait une fois encore au dessus d'eux.
- "Quoi ? Tu ne va pas renoncer maintenant, pense à tout ce qu'on va gagner : le prestige et la gloire éternelle pour nous, nous qui allons vaincre ce monstre et posséder cet oeuf."
Le sourire du Iop s'élargit à ces pensées, et de sa bouche partit le rire fou du guerrier.
- "Allons les amis ! Aurions-nous enduré toutes ces épreuves pour abandonner ici ? Non ! Le présage d'un simple orage ne nous arrêtera pas !"
- "Un orage non, mais la bête, oui."
Toujours étaient sages les paroles du vieux chercheur de fortune qui les accompagnait. Le protecteur approuva d'un signe de tête.
- "De plus nous sommes épuisés, fourbu, les sbires de cette chose nous ont harcelés tout le long du voyage, et ça va faire trois heures que notre ami de la nature n'a pas dormi."
Un grognement approbateur se fit entendre au creux d'une souche.
- "Il vaut mieux renoncer pour le moment."
L'Enutrof regarda le Iop, mais ne vit rien qui ressemblait à de la compréhension dans ses yeux.
- "Qu'importe ! Compagnons, écouterez vous la voix d'un couard et d'un vieux sénile ou bien vous fieriez vous au son du guerrier ?"
Et disant cela, il regarda la bête :
- "Monstre des profondeurs, ta fin est venue."
Il dégaina son épée, d'un bond fut auprès de l'Abraknyde et le fer rencontra le bois.
Le temps s'arrêta. Les yeux maléfiques se posèrent sur l'humain dans sa coquille de fer. Une branche en forme de main s'abattit. En un instant le protecteur fut à coté de Pat et ses sorts d'armures furent lancés. La branche, ne rencontrant qu'un mur à la place des chairs, recula. Voyant l'entaille dans son écorce elle poussa un hurlement prodigieux qui fit trembler la forêt. De partout les arbres vinrent.
Le Sadida, dont la forêt était sa maison, sentit un changement. Les bois obscurs leurs étaient devenus hostiles. Il voulut se dégager de la souche où il se reposait mais des racines l'empêchèrent de bouger. Lentement elles rampèrent sur son corps l'emprisonnant. Il sut alors qu'ils étaient perdus.
- "Pauvre fou ! Vous qui avez osé défier la forêt, cette clairière sera votre tombeau !"
Et tandis que l'Abraknyde prononçait ces fatales paroles, les os du Sadida craquèrent sous la puissance du bois.
- "Sad !"
Les yeux fous de terreur de l'Eniripsa cherchèrent son ami des yeux, mais de lui il ne restait que des lambeaux.
- "Assassin ! Pat tu payeras cette erreur de nos vies."
La racine s'enroula autour de ses pieds. Il tomba. Ses mains cherchaient un endroit où se tenir, derrière lui la forêt menaçante s'avança.
- "Aidez-moi ! Par pitié sortez-moi de là !"
Les cris du jeune médecin étaient insoutenables, plus encore que le craquement de ses os à mesure que la racine s'enroulait autour de lui. Ses yeux révulsés contemplèrent une dernière fois le ciel puis se voilèrent.
- "TREVE !"
Le Féca, hurlant son sort, y mit toute son énergie. Tout désir guerrier s'échappa de chaque être. Les trois survivants se précipitèrent ensemble vers l'Eniripsa pour l'aider à se dégager. La racine s'étant relâchée, ils purent le tirer à l'abri. La rouge trainée de sang laissée par l'Eniripsa ne laissait guère de doute quant au funeste sort qui attendait leur compagnon.
- "Petit, regarde moi, petit tiens bon, rappelle toi ce sortilège pour te redonner la santé, fais le, maintenant."
Les yeux du vieux sage cherchèrent la vie dans celui de son compagnon mais ne trouvèrent rien. Un liquide vert suintait des plaies du soigneur. Du poison.
- "Contemple ta folie Pat ! Car cette nuit est la dernière pour nous !"
Le vieil Enutrof sortit sa pelle et la pointa vers le monstre. Et tandis qu'il découvrait la folie du guerrier, elle s'empara de lui.
- "Toi ! Tu mourras de mes propres mains et avant que je rende le dernier souffle ton bois sera serti sur ma pelle !" Et, prononçant ces mots, il s'avança vers l'Abraknyde :
- "Reviens, les effets de mon sort seront bientôt finis, tu ne peux le vaincre seul, je t'en prie reviens !"
Mais le tonnerre, grondant toujours plus, étouffait les paroles du protecteur. Le sort s'acheva. Le protecteur et Pat regardèrent horrifiés le dos du vieux chercheur de fortune se gonfler. Une branche jaillie de ses entrailles le soulevant dans les airs. Ses cris déchiraient les cieux tandis que ses amis, impuissants, contemplaient la scène. Il sentait monter en lui la colère des ancêtres. Malgré la douleur il frappa la bête de toute sa puissance. Le monstre recula sous la douleur et la surprise.
- "Ainsi vieux morceau de chair tu peux encore bouger."
Ce qui n'était qu'un souffle pensé par l'Abraknyde se transforma en ouragan dans l'esprit de l'Enutrof. D'un coup sec, la bête retira sa branche du ventre de son ennemi et la fit fouetter les airs. La tête se détacha lentement, coupée net par la fureur du bois. Le corps usé du vieil homme s'affala tandis que sa tête roula jusqu'au pied de ses amis.
Pat, comprenant l'ampleur du carnage, sentit son sang gronder dans ses oreilles. Tout allait trop vite, il ne vit pas le protecteur à genoux cracher du sang et du poison, il ne vit pas la peau du protecteur éclater quand les racines l'enserrèrent. Il n'avait qu'une idée en tête : tuer ce monstre, pour la gloire et l'argent.
- "Créature de l'ombre ta fin est venue !"
Dans un mouvement de rage il entra dans la colère de son Dieux. Celle-ci s'abattit sur l'arbre maléfique. La forêt se pétrifia. Le guerrier fou s'agenouilla devant sa puissance.
- "Voici mon jugement divin, entend le glas de ta vie."
Il s'en retourna. Un craquement se fit entendre, le bois fendu se rassemblait, les yeux maudits reprirent vie et le bras noueux de la bête transperça le Iop, et l'amena face à lui.
- "Faible être de sang."
La voix de l'arbre avait le poids des millénaires, les oreilles du guerrier explosèrent sous sa pression.
- "Tu ne peux me vaincre, la puissance du dragon est en moi, ta valeur n'a d'égale que ta folie, meurs impuissant maintenant, que le monde oublie jusqu'à ton nom."
Un claquement et le corps du guerrier tomba, en deux, au pied du monstre. Et avant que les yeux du Iop ne s'éteignent, il vit briller la lueur de l'oeuf dans l'arbre. Cette image ne parvint jamais à son cerveau.
Ogrest
Le rideau de pluie masquait la sombre clairière. Tandis que la tempête atteignait son apogée, la foudre frappa quelques mètres à coté du vieil arbre. La lueur blanche éclaira un instant l'ancestrale écorce, et même ses replis les plus sombres virent la lumière avant de tomber à nouveau dans l'oubli séculaire. L'oeil, lui, n'avait nul besoin de l'éclair pour briller d'un jaune maléfique, le même jaune des dragons. Ainsi, la légende disait vrai, ainsi cette chose possédait un de ces oeufs maudits par les Dieux eux mêmes.
- "Pat, j'le sens pas ce combat."
Les mains de l'Eniripsa tremblèrent tandis que la fureur des cieux se déversait une fois encore au dessus d'eux.
- "Quoi ? Tu ne va pas renoncer maintenant, pense à tout ce qu'on va gagner : le prestige et la gloire éternelle pour nous, nous qui allons vaincre ce monstre et posséder cet oeuf."
Le sourire du Iop s'élargit à ces pensées, et de sa bouche partit le rire fou du guerrier.
- "Allons les amis ! Aurions-nous enduré toutes ces épreuves pour abandonner ici ? Non ! Le présage d'un simple orage ne nous arrêtera pas !"
- "Un orage non, mais la bête, oui."
Toujours étaient sages les paroles du vieux chercheur de fortune qui les accompagnait. Le protecteur approuva d'un signe de tête.
- "De plus nous sommes épuisés, fourbu, les sbires de cette chose nous ont harcelés tout le long du voyage, et ça va faire trois heures que notre ami de la nature n'a pas dormi."
Un grognement approbateur se fit entendre au creux d'une souche.
- "Il vaut mieux renoncer pour le moment."
L'Enutrof regarda le Iop, mais ne vit rien qui ressemblait à de la compréhension dans ses yeux.
- "Qu'importe ! Compagnons, écouterez vous la voix d'un couard et d'un vieux sénile ou bien vous fieriez vous au son du guerrier ?"
Et disant cela, il regarda la bête :
- "Monstre des profondeurs, ta fin est venue."
Il dégaina son épée, d'un bond fut auprès de l'Abraknyde et le fer rencontra le bois.
Le temps s'arrêta. Les yeux maléfiques se posèrent sur l'humain dans sa coquille de fer. Une branche en forme de main s'abattit. En un instant le protecteur fut à coté de Pat et ses sorts d'armures furent lancés. La branche, ne rencontrant qu'un mur à la place des chairs, recula. Voyant l'entaille dans son écorce elle poussa un hurlement prodigieux qui fit trembler la forêt. De partout les arbres vinrent.
Le Sadida, dont la forêt était sa maison, sentit un changement. Les bois obscurs leurs étaient devenus hostiles. Il voulut se dégager de la souche où il se reposait mais des racines l'empêchèrent de bouger. Lentement elles rampèrent sur son corps l'emprisonnant. Il sut alors qu'ils étaient perdus.
- "Pauvre fou ! Vous qui avez osé défier la forêt, cette clairière sera votre tombeau !"
Et tandis que l'Abraknyde prononçait ces fatales paroles, les os du Sadida craquèrent sous la puissance du bois.
- "Sad !"
Les yeux fous de terreur de l'Eniripsa cherchèrent son ami des yeux, mais de lui il ne restait que des lambeaux.
- "Assassin ! Pat tu payeras cette erreur de nos vies."
La racine s'enroula autour de ses pieds. Il tomba. Ses mains cherchaient un endroit où se tenir, derrière lui la forêt menaçante s'avança.
- "Aidez-moi ! Par pitié sortez-moi de là !"
Les cris du jeune médecin étaient insoutenables, plus encore que le craquement de ses os à mesure que la racine s'enroulait autour de lui. Ses yeux révulsés contemplèrent une dernière fois le ciel puis se voilèrent.
- "TREVE !"
Le Féca, hurlant son sort, y mit toute son énergie. Tout désir guerrier s'échappa de chaque être. Les trois survivants se précipitèrent ensemble vers l'Eniripsa pour l'aider à se dégager. La racine s'étant relâchée, ils purent le tirer à l'abri. La rouge trainée de sang laissée par l'Eniripsa ne laissait guère de doute quant au funeste sort qui attendait leur compagnon.
- "Petit, regarde moi, petit tiens bon, rappelle toi ce sortilège pour te redonner la santé, fais le, maintenant."
Les yeux du vieux sage cherchèrent la vie dans celui de son compagnon mais ne trouvèrent rien. Un liquide vert suintait des plaies du soigneur. Du poison.
- "Contemple ta folie Pat ! Car cette nuit est la dernière pour nous !"
Le vieil Enutrof sortit sa pelle et la pointa vers le monstre. Et tandis qu'il découvrait la folie du guerrier, elle s'empara de lui.
- "Toi ! Tu mourras de mes propres mains et avant que je rende le dernier souffle ton bois sera serti sur ma pelle !" Et, prononçant ces mots, il s'avança vers l'Abraknyde :
- "Reviens, les effets de mon sort seront bientôt finis, tu ne peux le vaincre seul, je t'en prie reviens !"
Mais le tonnerre, grondant toujours plus, étouffait les paroles du protecteur. Le sort s'acheva. Le protecteur et Pat regardèrent horrifiés le dos du vieux chercheur de fortune se gonfler. Une branche jaillie de ses entrailles le soulevant dans les airs. Ses cris déchiraient les cieux tandis que ses amis, impuissants, contemplaient la scène. Il sentait monter en lui la colère des ancêtres. Malgré la douleur il frappa la bête de toute sa puissance. Le monstre recula sous la douleur et la surprise.
- "Ainsi vieux morceau de chair tu peux encore bouger."
Ce qui n'était qu'un souffle pensé par l'Abraknyde se transforma en ouragan dans l'esprit de l'Enutrof. D'un coup sec, la bête retira sa branche du ventre de son ennemi et la fit fouetter les airs. La tête se détacha lentement, coupée net par la fureur du bois. Le corps usé du vieil homme s'affala tandis que sa tête roula jusqu'au pied de ses amis.
Pat, comprenant l'ampleur du carnage, sentit son sang gronder dans ses oreilles. Tout allait trop vite, il ne vit pas le protecteur à genoux cracher du sang et du poison, il ne vit pas la peau du protecteur éclater quand les racines l'enserrèrent. Il n'avait qu'une idée en tête : tuer ce monstre, pour la gloire et l'argent.
- "Créature de l'ombre ta fin est venue !"
Dans un mouvement de rage il entra dans la colère de son Dieux. Celle-ci s'abattit sur l'arbre maléfique. La forêt se pétrifia. Le guerrier fou s'agenouilla devant sa puissance.
- "Voici mon jugement divin, entend le glas de ta vie."
Il s'en retourna. Un craquement se fit entendre, le bois fendu se rassemblait, les yeux maudits reprirent vie et le bras noueux de la bête transperça le Iop, et l'amena face à lui.
- "Faible être de sang."
La voix de l'arbre avait le poids des millénaires, les oreilles du guerrier explosèrent sous sa pression.
- "Tu ne peux me vaincre, la puissance du dragon est en moi, ta valeur n'a d'égale que ta folie, meurs impuissant maintenant, que le monde oublie jusqu'à ton nom."
Un claquement et le corps du guerrier tomba, en deux, au pied du monstre. Et avant que les yeux du Iop ne s'éteignent, il vit briller la lueur de l'oeuf dans l'arbre. Cette image ne parvint jamais à son cerveau.
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12 novembre 2024
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