[Concours B&B] Valsharen

Triste ironie...

Des lances...Des cris...Des victoires et des batailles, voici ce à quoi les habitants de Bonta ainsi que de Brâkmar ont réduit la guerre depuis si longtemps. Bien que l'archivage et l'histoire soit tombés en désuétude pour la plupart des villageois, nos généraux souhaitent lever le voile sur ce que le temps a embrumé, l'origine du conflit, afin que les batailles qui perdureront puisent leurs raisons d'être dans des faits, et non dans des rumeurs.

Remontons quelques millénaire en arrière : Brâkmar, au ciel resplendissant à l'époque, payait le tribu meurtrier de hordes de charognards ainsi que de dragon, qui venaient dans une joyeuse anarchie enfumer le ciel et décimer les fermes, ainsi que leurs habitants. Le mage Pured Poi, enchanteur réputé à l'époque pour ses ruses, embruma le ciel clair et doux de Brâkmar, dans le but évident d'enlever toutes visibilité aux prédateurs et de les faire frémir par diverses tempêtes. Cette ruse, encore d'actualité, fonctionna. Pured fut fêté comme un héros libérateur. De nombreuses discussions eurent lieu, et le sujet des origines de ce mage fut mis sur la table. C'est à ce moment-là que les Brâkmariens connurent la bourgade de Bonta (Ce n'est que dans un soucis d'objectivité que je désigne Bonta comme une bourgade, effectivement, en ce temps-là, elle dépassait laborieusement les mille âmes).

Bonta, à l'époque, était une cité lumineuse, sympathique et dédiée aux oiseaux, mais qui souffrait...de ne pas avoir assez de surface afin d'héberger les volatiles (il y avait à peine la place d'abriter quelques tofus, et les cheminées étaient devenues insuffisantes pour loger tout le petit " peuple migrateur "). C'est ici que le conflit prend ses racines ; les Brâkmariens, redevables à Pured, firent planter de gigantesques arbres dans la ville, afin de pouvoir donner la possibilité aux oiseaux de nidifier. Il en fut ainsi, et les arbres démesurés eurent un succès non escompté, et bien plus que des espèces communes, des espèces légendaires à l'époque vinrent à la rencontre des habitants, pensant que cette immense tour végétale puisse être une ode à leur gloire.

Quelques années passèrent, Bonta gagna quelques milliers d'habitants (ce qui lui valut son titre officiel de cité), des monuments furent érigés sous les arbres millénaires à la gloire de leur locataires. Malheureusement...Bonta fut la proie d'une violente tempête. A vrai dire, violent est un mot inadapté, cela tenait plutôt du carnage. Affolés par tant d'eau et de tonnerre, tous les oiseaux fuirent de la cité (comble de l'horreur, quelques oiseaux sacrés furent électrocutés et churent au sol, devant les Bontariens en pleurs).

De leur coté, les Brâkmariens eurent leur lot de problèmes aussi ! Les tofus de Bonta, vexés de ne pas pouvoir monter dans les arbres faute d'ailes, se froissèrent et fuirent vers Brâkmar, où ils prirent un malin plaisir à truander joyeusement tous les silos de blé et de nourriture à leur portée (ils semblaient déterminés à démontrer que cette absence d'ailes n'était pas une tare et qu'ils devaient être pris en compte). Notez tout de même que ce n'est pas par pur sadisme que les tofus allèrent ravager les champs des Brâkmariens, mais simplement parce qu'il ne pouvaient pas faire de même à Bonta, où les paysans avaient l'habitude de tout construire sur pilotis (Ne jamais sous-estimer un tofu). Les architectes ainsi que les ouvriers de Brakmar mirent quelques mois à rehausser toutes les habitations et toutes les cultures, mais ils n'avaient pas le choix.

Les deux cités souffraient d'une indicible douleur, douleur spirituelle pour Bonta, comblée tant bien que mal par les prêtres de Brâkmar (le culte du Dieu-oiseau, aujourd'hui aboli pour cause de tendance à picorer du maïs, avait gagné Brâkmar).

Une seconde tempête, encore plus violente que la première s'abattit, non sans un déluge d'éléments, sur Bonta, et une chose qui n'avait jamais été prise en compte fit une arrivée...remarquée, et plutôt mal appréciée. Les arbres, d'une hauteur vertigineuse, avaient en quelques années, accumulé une quantité de fiente à faire pâlir le dragon-cochon (il était considéré comme un animal non dangereux, bien que rare, à l'époque, ce n'est qu'à l'arrivée des dofus qu'il devint violent...je m'égare...reprenons !). Les chapelles des oiseaux déifiés, transformées depuis leurs fuites en mausolées, furent couvertes de tâches assez odorantes. Les conséquences furent CATASTROPHIQUES ! Les arbres, même après la tempête, n'arrêtèrent pas de disperser cette substance bien moins légendaire que ceux qui les avaient produites. Les arbres durent être coupés, les bâtiments rasés, le centre de la vieille ville, foyer de tradition séculaire, dut être mis à l'abandon pour être nettoyé.

En rasant la vieille ville, et tout particulièrement le quartier religieux, ce fut l'anéantissement d'un culte par défaut de lieu saint ! Les anciens, fidèles aux traditions, continuèrent à prier, et au fur et à mesure des siècles, les croyances s'effritèrent, bien que certaines familles irréductiblement liés par le sang aux anciens grands prêtres se targuaient de perpétuer la tradition.

Une bataille diplomatique éclata entre Brâkmar et Bonta. Pour les Brâkmariens, l'abattage des arbres n'était qu'un moyen de se moquer du ciel, éternellement et irréversiblement couvert, de Brâkmar (Cette dernière phrase vous a sûrement choqué, mais il ne faut pas oublier que les arbres étaient si gigantesques qu'ils privaient absolument toute la ville de lumière, leur disparition fit apparaître la lumière du soleil, qu'ils n'avaient pas pu observer depuis des siècles).Les Bontariens, pensaient que les tempêtes avaient été produites par un Brâkmarien soucieux de détruire l'image sainte de la cité.

Pouvoir...héritage...croyances...espérance...souffrance...Tellement de sujets de douleur, et autant de doute. L'harmonie laissa rapidement la place à l'anarchie, et des centaines de mercenaires furent engagés dans les deux contrées. Toute relation diplomatique, amicale, scientifique ou religieuse fut rompu. Pire encore, le Dieu-oiseau ne fut plus qu'un blason sur les boucliers (bien sûr...les boucliers des deux camps, qui se chamaillaient pour savoir qui était le protégé officiel, quel était la représentation officielle de la divinité...quand un peuple en arrive à bafouer ses anciennes traditions, la catastrophe est proche !)

La suite, nous la connaissons tous, les agriculteurs furent remplacés par des forgerons et des armuriers. Les gens lettrés et cultivés, dernier rempart contre la guerre, furent mis à la tête des armées respectives. Tout pousse les deux clans à s'affronter, sans guerre, plus d'économie, plus de croyance (la nouvelle religion étant la guerre, l'accomplissement de soi est immanquablement lié à la destruction de l'ennemi. Tuer un adversaire n'est plus un crime, c'est un sacerdoce !)

Aujourd'hui, plus rien ne nous retient et tout nous pousse, flamberge au vent, à nous entretuer...

Hymne de Bonta

Bwork archers ! Bwork cachés !
Nous allons les débusquer !
Bword volant ! Bwork puant !
Ton souvenir est un encouragement !

Ce soir dans la plaine,
Nous allons percer les bedaines,
Cuiseaux, carapace et cuirassés,
Rien ne pourra nous arretter car...

Bwork archers ! Bwork cachés !
Nous allons les débusquer !
Bword volant ! Bwork puant !
Ton souvenir est un encouragement !

Nous nous élançons,
Sans aucune renonciation,
Sans aucune trahison,
NOUS LES VAINCRONS car...

Bwork archers ! Bwork cachés !
Nous allons les débusquer !
Bword volant ! Bwork puant !
Ton souvenir est un encouragement !

Sans chaînes, sans haines,
Nous ignorons la douleur,
Nous oublions notre peine,
Car tu es dans nos coeur. Car...(ça repars du début)

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